Crée le 30-01-2013 10H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi  30-01-2013 - 11H30 PAR:  OBSERVATEUR

Sinon, pourquoi cette agitation autour d'un fauteuil aujourd'hui utilement occupé par Matata ?

On entend des crépitements des balles non seulement dans l'Est de la République, mais un peu partout sur l'ensemble du pays. On tire de tous côtés. Ici avec des balles réelles, là avec celles jaillies de l'imagination des gens. Partout l'objectif est le même : faire des victimes à tout prix. Il faut absolument que le sang coule dehors. Même à l'intérieur du corps. Ça doit saigner partout.



En dehors des tirs du M23, la presse a sorti sa grosse artillerie pour être sûre de ne pas rater sa cible.

Des tirs nourris sont invariablement orientés vers la Primature qui devrait, pour que cela cesse, changer rapidement de titulaire. Celui qui est là aurait déjà été programmé pour son départ. AfricaNews qui n'est pas n'importe quelle machine affirme et confirme : " le départ d'Augustin Matata Ponyo Mapon de la tête de l'exécutif est presque acquis " (série II, n°777 du lundi 28 janvier au mardi 29 janvier 2013).

Etre renseigné à ce point sur le départ d'un Premier ministre, qui réussit là où beaucoup d'autres avant lui se sont cassés des dents, relève d'un exercice auquel seuls des redoutables initiés en la matière peuvent s'adonner.

On peut cependant s'interroger comment quelqu'un qui réussit peut être harcelé à ce point où, même dans l'opinion, des gens se demandent pourquoi la réussite ferait si peur aux gens. A ceux surtout qui croient qu'il suffit d'être un fin manipulateur des esprits pour jouer avec le destin des gens.

Dans ce pays, curieusement, on aime accompagner les gens qui échouent dans leur mission. Jamais quand ils réussissent. Parce qu'en ce moment là ils deviennent la mauvaise conscience de ceux qui n'ont jamais rien réussi de significatif dans leur vie.

Depuis Lumumba, on peut compter sur les doigts d'une main des gens qui avaient réussi leur passage à la primature. En dehors de Lumumba lui-même qui n'avait pas eu le temps de donner toute sa mesure à ce poste capital, il y a Kengo et Sambwa qui ont réussi leur passage à la primature. Et depuis ces derniers, il y aujourd'hui Matata avec ses marques personnelles qui donnent un contenu valorisant à la fonction de Premier ministre. Pour s'en convaincre, il suffit de voir la qualité des politiciens et autres ténors de la société civile qui lui en veulent. A lui personnellement et à son poste.

C'est la première fois depuis des décennies que la primature ne ressemble pas à un condensé d'un village avec tous ses travers - Pourvu que vous ayez quelque chose dans le ventre, la Primature s'organise pour vous rendre concrètement utile au pays.

Dans le parcours de Matata, les réussites sont de loin plus nombreuses que les échecs.

Si j'étais superstitieux, je dirais que ce pays n'a pas de chance. Chaque fois, en effet, qu'il prend un bon départ, il se trouve toujours des gens pour tenter de le ramener en arrière, et vers le bas.

Alors que la République est confrontée à une grave crise dans le Kivu, des petits malins cherchent  à distraire l'attention de Kabila. Dont on connait pourtant les priorités en ce moment.

D'où la question : dans la longue chaîne de ses priorités, à quelle place place-t-on en ce moment la nomination d'un nouveau Premier ministre ? Par quoi de convaincant et de consistant cette nomination hautement inopportune peut-elle être justifiée ?

On juge les gestionnaires par leur bilan. Or, ici on a toujours tendance à faire le contraire. Lorsque le bilan plaide pour celui qui l'a réalisé, cela devient précisément une raison pour le faire sanctionner. Un motif pour qu'on demande son remplacement  comme si Kabila était au service des caprices de certains de ses collaborateurs. Qui, au lieu de l'épauler, passent leur temps à l'affaiblir en s'attaquant  à ses meilleures béquilles.

Le plus étonnant dans le cas d'espèce, c'est que même les opposants, ne désespèrent pas d'être nommés à ce poste.

Et des membres de la famille politique de Matata font tout pour l'aider à échouer. Et comme il n'échoue pas, cela décuple leur colère et leur détermination à en finir avec lui.

A-t-on déjà oublié comment on a passé les fêtes de fin d'annés ? N'eût été l'agenda perturbateur et sorcier du M23, toute la République aurait fêté sans le moindre son discordant. Même les Kinois réputés frondeurs ont pour la première fois salué la dextérité et le professionnalisme avec lesquels Matata a mené son affaire. Mettant en même temps en confiance tous ceux qui sont payés par l'Etat, et tous les partenaires sociaux de ce dernier.

Enfin, toujours bon à savoir. Si les informations en ma possession sont exactes, Matata est attendu dans les jours qui viennent à Washington en vue d'y vendre, comme il sait bien le faire, les projets que la République a en vue, et qui nécessitent un accompagnement résolu de nos partenaires.

Il n'est pas impossible que cette visite, une des rares qu'effectue un Premier ministre congolais aux Etats-Unis, soit suivie plus tard par d'autres visites à Tokyo et à Pékin.

On se souvient du succès de son récent périple européen où ses interlocuteurs l'avaient écouté avec toute l'attention voulue. Il en sera de même sûrement à Washington.

Il n'est pas superflu d'attirer l'attention significative de la part des puissants de ce monde. C'est une chance pour ce pays d'avoir dans ses rouages de commandement et de gestion des gens capables de capter l'attention de ceux dont le concours, multiforme et divers, nous est précieux pour mieux avancer positivement, et dans la sérénité la plus totale.

En tout cas, ni dupe ni dépourvue de mémoire, l'opinion ne voit pas où se pose le problème d'un Premier ministre dans ce pays. Et pour le moment celui qui est là et qui occupe opportunément et utilement ce poste, mérite le soutien de tous les Congolais pour qu'il  puisse continuer à faire ce qu'il fait déjà avec bonheur depuis sa nomination à la Primature.

Redresser, consolider et assainir l'économie et les finances publiques afin que tous les Congolais puissent accéder à un minimum  de bien-être social. Vaincre le sous-développement  et la pauvreté sur leur terrain. C'est ça avec la sécurité et l'unité du pays, les priorités toujours actuelles de Matata. Que peut-on lui demander d'autre ?

Mankenda Voka